La natalité française a connu une embellie entre 2006 et 2014 mais il est né 70 000 enfants de moins en 2019 qu’en 2014.

Les coups de rabot successifs sur la politique familiale appliqués depuis 2014 ont-ils eu pour conséquence logique une fécondité atone ? Pour rappel: le plafond du quotient familial a été abaissé à 2 reprises en 2013 et 2014, puis les allocations familiales ont été mises sous conditions de ressources en 2015. Les familles ont aussi eu à subir l’imposition de la majoration de retraite pour les retraités ayant élevé des enfants et une réduction de la Prestation d’accueil jeune enfant (Paje) pour les ménages au-dessus d’un certain niveau de revenus. 

Les derniers chiffres du recensement de l’INSEE constatent néanmoins que la baisse de la natalité en 2019 est moins importante que les années précédentes, avec 1,87 enfant par femme. Si cet indice de fécondité se stabilise à ce taux après quatre années de baisse il n’y a pourtant pas vraiment de quoi pavoiser. Le seuil de renouvellement (ou de remplacement) des générations, c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est en effet au minimum de 2,05 enfants. 

On peut d’autant plus le regretter que des sondages (AFC/IFOP) révèlent que les Français, déplorant la dégradation de la politique familiale, renoncent à avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent (2,39 enfants) et n’ont plus confiance en l’Etat pour leur garantir un soutien efficace et pérenne pour leur vie familiale. 

La question de la démographie, pourtant à l’origine de la mise en chantier de notre système de retraite par répartition, est une clé de sa pérennité. Seule une politique familiale énergique et nataliste pourra restaurer cette nécessaire confiance des Français pour assurer le renouvellement des générations futures. A moins que le Gouvernement n’ait décidé de sacrifier notre démographie au profit de l’immigration massive ? Nous ne pouvons nous y résoudre.