Chers adhérents,

Comme vous le savez, Sens Commun a décidé de soutenir François Fillon pour le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Cette décision, saluée par l’immense majorité d’entre vous, a également suscité des interrogations, voire des critiques. Conscient que la force de notre mouvement réside d’abord dans votre engagement, il nous a semblé essentiel de vous exposer les raisons de ce choix fondamental, mais également de tracer des perspectives au-delà de cette échéance.

Les modalités de cette décision

Ce choix résulte d’une multitude d’échanges intervenus au cours des derniers mois avec les responsables de fédérations et les experts du mouvement. Nous avons également rencontré la grande majorité des candidats en lice pour la primaire afin d’évoquer leur programme et de cerner leur volonté de le mettre en œuvre. Au final, cette décision a été validée par 24 des 28 membres du Comité stratégique.

Les raisons de cette décision

La raison principale consiste à demeurer fidèle à notre vocation. Compte tenu de l’enjeu de l’élection présidentielle et au regard de la situation de notre pays, il nous a paru essentiel, plus que jamais, d’être en capacité de peser sur les débats, sur les programmes puis sur leur mise en œuvre. Nos convictions demeurent : nous nous mobiliserons aussi longtemps qu’une logique absurde s’emploie à déconstruire les réalités fondamentales de notre civilisation. Nous ne lâcherons rien aussi longtemps qu’une loi s’emploie à priver un enfant d’une mère et d’un père. Toutefois, si la finalité est sacrée, il importe de ne pas absolutiser les moyens pour l’atteindre. Sens Commun entend composer avec le réel et s’inscrire dans l’action. Nous devons nous battre pour que nos idées aient le plus de chance d’être relayées et pour qu’elles pèsent dans les faits, dans la réalité, dans la vie quotidienne et concrète. Nous voulons construire des digues solides à l’abri desquelles nous pourrons peser et influencer. Tous les verrous que nous entendons poser permettront la reconquête intellectuelle, culturelle et spirituelle qui prendra du temps. Cela implique d’identifier un candidat en capacité d’être président de la République et dont le programme présente suffisamment de points de convergence. L’impératif du réel nécessite de chercher la convergence plutôt qu’une symétrie parfaite et illusoire.

Dans cette perspective, Nous ne pouvions rejoindre le PCD qui ne propose rien pour mettre en œuvre un programme idéalisé. Nous avons l’obsession de l’application des idées or reproduire un ralliement semblable à celui de 2007 ne nous convainc pas.

Convergence et limites suite à ce choix

Francois Fillon nous est donc apparu comme le candidat nous permettant d’atteindre nos objectifs. Bien-sûr, nous ne sommes pas dans une symétrie parfaite avec son programme. Il y a sans aucun doute des divergences persistantes entre Sens Commun et François Fillon comme les questions liées à l’adoption ou l’abrogation pure et simple du « mariage pour tous ». Bien sûr, nous réfléchissons aux étapes prochaines qui permettront d’aller plus loin.

Nous savons qu’il y a une ligne infranchissable entre les compromis – nécessaires – et les compromissions – impossibles, et nous sommes convaincus que le soutien à François Fillon respecte scrupuleusement cette ligne. Il n’en demeure pas moins qu’ici et maintenant, nous partageons avec lui un grand nombre de convictions et qu’il existe suffisamment de points de convergence pour qu’il soit possible de travailler ensemble.

C’est le cas sur la préservation de la famille, l’autorité de l’Etat, la redéfinition de l’Europe, la sauvegarde de l’éducation, la protection des chrétiens d’Orient. En outre, nous respectons et apprécions la droiture et la cohérence de la personne. François Fillon est un homme d’Etat, à distance des diktats de la politique spectacle. Son désir de constituer une équipe gouvernementale réduite, cohérente, professionnelle et provenant en partie de la société civile nous rassure.

Les perspectives au-delà de ce choix. Cette décision a été prise les yeux rivés vers l’avenir avec la conviction que notre vocation est de bâtir des digues pour agir et des ponts pour rassembler. Des digues contre ce qui nous paraît contraire au bien commun, des ponts avec des associations ou des partis frères. L’heure n’est pas à la mesquinerie et aux attaques violentes. Plus que jamais, les femmes et hommes de bonne volonté qui partagent nos convictions profondes doivent se rassembler. Plus nous sommes nombreux, plus nous pouvons peser. C’est cette vocation en tout cas qui nous permet de regarder l’avenir avec sérénité car si François Fillon gagne la primaire, il aura de très grandes chances d’accéder à la Présidence de la République. Nos convictions seront alors représentées au plus haut niveau de l’Etat, et pèseront sur tous les changements que nous voulons pour la France. Dans l’hypothèse où François Fillon n’accéderait pas au second tour de la primaire, nous continuerions notre combat, fidèles à notre vocation, stimulés par l’importance des enjeux et par la force de votre engagement dans toutes les régions de France.

Pour l’heure, seule l’hypothèse de la victoire de François Fillon nous anime. C’est pourquoi, nous avons besoin de chacune et chacun d’entre vous pour démultiplier notre appel en faveur d’un vote pour François Fillon à la primaire.

Dans ce même élan, nous appelons chacun à se mobiliser derrière La Manif Pour Tous et vous attendons nombreux le 16 octobre prochain. Votre présence est importante à plusieurs titres : tout d’abord, pour contrer la nouvelle offensive de François Hollande contre la famille et l’éducation, ce que seul un mouvement de masse est à même de faire. Votre présence permettra en outre de peser sur l’élection de 2017. Nous comptons sur vous !

Enfin, je tiens à vous remercier de votre engagement exceptionnel, qui nous est relayé régulièrement par vos responsables de régions – il me rappelle cette phrase d’Anatole France (1844-1924), « C’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore. » Il vaut toutes les récompenses et fait oublier l’âpreté et la violence du combat pour défendre ses idées.

« Vive notre combat, vive notre engagement ! »

Christophe Billan, Président de Sens Commun.