Le pic de pollution qu’a connu non seulement l’Île-de-France mais aussi la région Rhône Alpes a été le plus long et intense depuis 10 ans. S’il a été aggravé par un anticyclone favorisant la stagnation de particules fines dans l’air, ce sont bien les émissions de voitures de même que le chauffage au bois qui en sont à l’origine.

La question n’est pas de savoir si les mesures prises ont été les bonnes : comme trop souvent, elles traitaient les conséquences sans se soucier de la cause. Voilà qui illustre notre relation déréglée à la nature et notre environnement : comment espérer soigner notre écosystème sans interroger  notre mode de consommation ? Il est plus que temps de prendre conscience qu’on ne peut attendre le coup de vent qui balayera les particules fines de l’air et qu’il faut agir, proposer un programme ambitieux en accord avec notre économie nationale.

De premières mesures positives voient le jour. La loi de transition énergétique pour la croissance verte, promulguée en août 2015, entre en œuvre peu à peu, comme en témoignent la prochaine interdiction des sacs plastiques à usage unique, des cotons tiges non recyclables ou l’apparition de la vignette Crit’Air pour les véhicules. Grâce à ce système, ce n’est plus le hasard qui décidera si votre véhicule pourra rouler en cas de pic de pollution mais le niveau d’émissions de votre véhicule. De plus, des incitations financières sont mises en place pour l’achat d’un véhicule électrique. Ces mesures manquent pourtant d’ambition à long terme et paraissent anecdotiques face à l’immense chantier écologique qui se présente à nous. Sans vision pour sauvegarder notre « maison commune », nous ne pouvons espérer une transition écologique authentique.

Sens Commun souhaite prôner un retour à une économie de la sobriété et de la pondération, face à la consommation et au gaspillage. Osons  une remise en question de notre politique énergétique ! Avec l’Union européenne, nous pouvons mettre en place une expertise mondiale des énergies renouvelables. Les expérimentations de villes vertes développées notamment à Amsterdam sont des exemples de réussite pour les autres pays. Sens Commun propose de plus la mise en place d’une taxe carbone au niveau européen pour permettre une incitation plus globale à l’utilisation d’énergie renouvelable et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des produits et installations. De plus, cette remise en cause de notre modèle énergétique passe par un retour au circuit court en redonnant confiance et liberté aux agriculteurs, notamment en leur permettant de commercialiser leurs propres semences et en encourageant l’agriculture biologique.

Une transition énergétique réussie exige aussi de remettre l’Homme à sa juste place au cœur de la nature : l’écologie ne peut uniquement vouloir protéger l’un aux dépends de l’autre. Ceci passe par des éléments très concrets comme la réduction de la publicité dans les gares ou stations de métro, les boîtes aux lettres, aux entrées des villes ou la défense des paysages en faisant entrer le végétal dans les zones industrielles et commerciales. Rénover au lieu de construire du neuf, achever de démonter des bâtiments abandonnés ou d’enfouir les lignes électriques, favoriser les matériaux et l’architecture du lieu de construction… Les projets ne manquent pas à qui veut préserver le paysage français et recréer le lien rompu entre l’homme et la nature.

Pour cette année 2017, Sens Commun a le désir de promouvoir une politique écologique forte qui demande le courage et la responsabilité de chacun. Loin de l’idée d’une croissance infinie, notre politique écologique veut préserver ce qui existe, protéger ce qui peut disparaître et transmettre à notre tour ce qui nous fut donné.