Bonjour Madame Trochu, quel regard le conservatisme porte-t-il sur le féminisme ?

Pour aborder le sujet de la condition féminine, je propose un changement de logiciel. Il faut libérer les femmes du féminisme. Le féminisme est un des mécanismes de déconstruction de la société toute entière, il en est même un des fers de lance.  Il établit l’homme et la femme comme des adversaires, dans une concurrence qui somme la femme d’être l’égale et même la supérieure du modèle masculin dont elle veut pourtant se débarrasser. On a eu trente ans de féminisme revendiqué au nom de l’égalité, est-ce que ça a vraiment été efficace, rien n’est moins sûr. Les contradictions de ce féminisme déconstructeur sont une impasse dont les femmes sortent perdantesJe ne me reconnais absolument pas dans cette conception qui fait de l’homme l’ennemi de la femme. En fait, je ne suis pas féministe !

On dit de Simone de Beauvoir qu’elle a été l’inspiratrice du féminisme avec son fameux “On ne naît pas femme, on le devient”. Elle a eu un rôle prédominant dans ce regard porté sur les relations entre hommes et femmes : en les percevant sur le mode de la domination-soumission, elle a réduit la féminité et la masculinité à des constructions sociales qu’il faut nécessairement déconstruire. Mais il y a une source bien antérieure. La liquidation des sexes est déjà visible chez les Saint-Simoniens. Petit à petit, est affirmée l’idée que les femmes, parce qu’elles sont différentes des hommes, sont empêchées de mener une existence à part entière. La libération de la femme va être un thème fort du saint-simonisme qui va parfois au-delà de l’égalité, jusqu’à sacrer la femme pour détrôner le mâle. La solution proposée est alors celle de l’indifférenciation pour parvenir à une égalité véritable. Dépasser les genres pour ne retenir que l’individu, ce qui ne se divise pas. Les disciples de Saint-Simon ont ainsi ouvert la voie à la liquidation des identités sexuelles, ce que recouvre parfaitement l’expression « gender fluid ». On retrouve dans le nouveau monde du féminisme l’accomplissement de la doctrine saint-simonienne tendant vers la perfection et l’égalité, incarnée par l’androgyne.

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Crédit Photo : Revue Charles