À compter du 20 janvier, l’Assemblée nationale débattra en première lecture du « projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes ». Entre autres dispositions, ce projet entend changer la loi Veil de 1975 en supprimant la notion de « situation de détresse » inscrite au cœur de celle-ci.

La technique du gouvernement est éprouvée Après la loi Taubira du mariage et de l’adoption pour les personnes de même sexe, qui, au nom de l’égalité, met sur le même plan toutes les formes d’unions, sans aucune prise en compte des différences et des réalités sexuelles, on recommence avec l’IVG. C’est toujours en invoquant avec emphase et émotion l’égalité que l’on coupe progressivement la politique du réel.

Le constat est pourtant simple à poser : oui ou non, l’IVG est-elle une opération banale, un évènement que nous partageons avec joie, bonheur et enthousiasme ? À l’évidence non, c’est un événement pénible, pour ne pas dire dramatique. Il faut le réaffirmer parce que les gens le savent et rejettent les euphémismes et la langue de bois.

Des politiques de tous bords le disent en coulisse. Mais la plupart n’osent élever la voix, de peur qu’on les taxe de réactionnaires ou, pire, qu’on les accuse de s’attaquer à l’IVG. Inversement des réalités – les chantres de la bien pensance en ont le secret -, puisqu’il s’agirait pourtant justement de défendre l’esprit de la loi !

Simone Veil l’a très clairement défini (lien vers la vidéo de son discours à l’assemblée http://www.ina.fr/video/I07169806 ) :

« L’avortement doit rester l’exception… Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes : c’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. »

L’interruption volontaire de grossesse n’est pas une décision anodine, un geste sans conséquence, une situation sans détresse. Le nier, c’est nier la réalité dont des milliers de femmes témoignent chaque jour sur des centaines de forums internet.

Si nos gouvernants veulent vraiment défendre les droits de la femme, qu’ils s’attachent plutôt à mettre en œuvre les moyens humains et matériels pour accompagner celles qui traversent ces moments difficiles. Qu’ils leur offrent le droit à l’écoute, à un soutien, au dialogue et même, sacrilège du politiquement correct, à des voies alternatives à l’IVG. 

Au sein de l’UMP, Sens Commun appelle tous les parlementaires et élus à faire entendre sur ce sujet une voix de courage et de conviction, une voix qui s’appuie sur les faits et non sur l’idéologie.

La reconquête et l’alternance ne se feront pas sur la compromission.