Sonia Mabrouk

Douce France, où est (passé) ton bon sens ?

Le bon sens est-il aux abonnés absents dans la politique, la société, l’économie, les relations humaines ?

Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s’agit pas ici de faire l’éloge de l’immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d’avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l’observation du monde tel qu’il est.
Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu’a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits  » éclairés  » et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d’être proche du peuple, de penser comme le peuple.
En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n’est pas dénuée de sens commun :  » le monde ne tourne pas rond ma petite-fille.  »  » Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises !  » a-t-elle l’habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard : » Le bon sens, c’est ce qui permet d’être écouté quand vous n’êtes pas intelligent ». Avec une ironie cinglante, l’auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C’est la raison pour laquelle il est urgent d’ôter nos œillères. C’est la raison d’être de ce livre qui, exemples à l’appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l’une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette  » common decency « , la  » décence ordinaire « . C’est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu’elle mérite, celui d’une grande nation. C’est à cette condition que nos vies seront plus riches de l’essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c’est retrouver le chemin de l’authenticité.

Guillaume Tabard

La malédiction de la droite

Considéré comme l’un des meilleurs journalistes et analystes politiques français, Guillaume Tabard raconte avec maestria comment la droite, majoritaire et longtemps dominante, s’est échinée à perdre le pouvoir depuis la fondation de la Ve République.
Souvent raillée comme  » la droite la plus bête du monde « , elle a fait preuve en la matière d’une grande créativité : les haines personnelles (De Gaulle/Giscard, Pompidou/Chaban, Giscard/Chirac, Balladur/Chirac, Juppé/Séguin, Sarkozy/Fillon…) s’ajoutant aux divergences idéologiques (UDF, RPR, FN), les attaques frontales aux rumeurs et aux coups bas de toutes sortes ponctuent son histoire depuis l’affaire Markovic jusqu’à Clearstream.
Dans des chapitres enlevés qui sont autant de romans vrais, l’auteur raconte un déclin devenu débâcle, des fractures fondatrices de la guerre d’Algérie au sabotage de la candidature Fillon en passant par les campagnes présidentielles et autres fiascos telles l’aventure oubliée des rénovateurs, la bataille de Maastricht, la perte ubuesque de la mairie de Paris ou la dissolution manquée de 1997. In fine, il s’interroge sur l’ampleur du séisme macronien et les conditions d’un possible sursaut pour une famille politique qui a fait la France avant de se défaire.