Chers amis, 
 
A l’aube de 2021, je vous souhaite une année sereine et pleine d’espérance. L’espérance, telle que Péguy l’écrit : « Cette petite fille qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus. »
 
 
C’est elle qui nous fait travailler à enrayer les cercles infernaux dans lesquels les démocraties peuvent sombrer. Il y a dans la société démocratique deux écueils qui relèvent tous deux de ce qu’on pourrait appeler « le narcissisme démocratique ».
Le premier résulte du repli sur soi qui guette l’homme démocratique délaissant le projet commun qui soude la société politique. Le deuxième en est la conséquence : le désintérêt pour la chose commune appelle un État omnipotent dont le rôle sera justement de pallier les difficultés inhérentes au désengagement des citoyens.
C’est parce que les hommes délaissent la sphère politique que celle-ci doit se fortifier pour organiser la société, de telle sorte que c’est l’État libéral lui-même qui engendre son contraire, un État-Providence dont les limites d’intervention sont de plus en plus difficiles à cerner. C’est en ce sens que Tocqueville pouvait parler d’un despotisme démocratique. 
 
 
C’est une joie de vous inviter à découvrir Le Manifeste du Conservatisme publié il y a quelques jours (disponible ici)  Fruit du travail qui anime le mouvement conservateur Sens Commun depuis la journée du Conservatisme de novembre 2018, c’est un document de bord sur lequel sont portés les priorités pour la France et les chemins à emprunter pour les mettre en œuvre. Ces priorités sont fondées, non pas sur des valeurs, que l’on sait relatives à l’individu qui les revendique, mais sur les principes dans lesquels s’enracine une conception de l’homme et de la société à même d’inspirer un projet politique. L’intérêt que les Français ont porté à notre démarche traduit une immense attente. Le conservatisme en France était jusqu’alors orphelin, présent sans acte de naissance, et jamais revendiqué. C’est désormais chose faite. Pour le baptiser comme il se doit, il faut d’abord l’appeler par son nom, sans s’arrêter à la caricature. C’est l’encouragement amical que nous avions reçu du philosophe anglais Roger Scruton : « Un jour, être taxé de conservateur, ce sera une fierté. »
 
Notre objectif est de diffuser durant tout le mois de janvier les propositions concrètes qui y sont formulées. Pour cela, 250 000 tracts vont être distribués dans toute la France. Votre participation à cette opération est la bienvenue! Si vous souhaitez contribuer, vous aussi, par votre engagement, à populariser le regard conservateur, vous pouvez vous pouvez vous adresser à contact@senscommun.fr pour découvrir le mode d’action qui vous convient (don ponctuel pour financer ces opérations, disponibilités pour rejoindre une équipe de diffusion… ).
 
Ce travail pour la France est une œuvre collective. Il présuppose une première personne du pluriel pour protéger du déclin les choses auxquelles nous sommes attachés et que nous aimons. Quand la menace sanitaire, économique, sécuritaire est omniprésente, chacun réalise ce à quoi il tient. Elle réveille en nous un instinct de conservation que vous avez exprimé par ces verbes : recevoir, aimer, protéger, améliorer, transmettre. 
 
La récente actualité nous montre l’acuité des menaces. En lien avec des parlementaires Les Républicains, nous avons examiné les projets de loi à l’ordre du jour, particulièrement celui contre le séparatisme, maladroitement renommé « Projet de loi confortant la laïcité et les principes républicains ». La restriction drastique de l’accès à l’éducation à domicile qu’il veut imposer s’apparente à une double peine pour les Français, qui paieront pour l’incapacité de l’État à enrayer l’islamisation à l’école. Vous trouverez notre analyse ci-après. 
Dans quelques jours, c’est au Sénat que sera discuté le texte bioéthique. En dépit du contexte sanitaire et économique, Emmanuel Macron donne la priorité à la PMA sans père et aux transgressions éthiques. Sens Commun se joindra aux manifestations partout en France les 30/31 janvier, à l’appel du collectif Marchons Enfants.
 
Soyez assurés, chers amis, de notre détermination à tenir la ligne d’obligation qui nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons. Notre souci pour l’avenir en est la prolongation. 
 
Fidèlement 
 
Laurence Trochu