Les 18 et 19 juillet, la ville irakienne de Mossoul a été le théâtre d’un insupportable nettoyage religieux : chrétiens, yézidis et shabaks ont été placés devant un faux choix : 1) se convertir, 2) payer l’impôt et porter les armes avec l’EI 3) partir sans rien emmener 4) ou bien mourir. Tous n’ont donc eu d’autre option que de s’exiler.

Face au sort de ces milliers de familles jetées sur la route, l’indifférence du gouvernement français et de la diplomatie européenne est saisissante. Le Secrétaire Général de l’ONU vient pourtant lui-même de qualifier ces persécutions de « crime contre l’humanité ».

Où est la France, garante du Droit international et des Droits de l’Homme, qui élevait courageusement la voix en 2003, au moment de l’intervention américaine en Irak, pour dénoncer un usage de la force injustifié ? Où est la France protectrice historique des chrétiens et des minorités du Proche-Orient ?

Nous appelons le gouvernement français à agir immédiatement et à demander une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU pour obtenir :

  1. un plan d’aide humanitaire d’urgence pour les 1,2 millions de réfugiés en Irak ;
  2. la mise en œuvre de sanctions contre l’EI et les acteurs soupçonnés de l’avoir financé et armé ;
  3. l’intervention d’une force de soutien de l’ONU en faveur :
  • des forces armées de la Région autonome du Kurdistan irakien qui ont protégé la minorité Yézidi dans la région du Sinjar et les chrétiens à Qaraqosh ;
  • de la réorganisation de l’armée régulière irakienne, afin de lui apporter un soutien technique.

Nous ne pouvons rester sourds face à l’appel au secours des chrétiens et des minorités d’Irak. Il en va de notre responsabilité de nation.