1)  Quelles thématiques jugez-vous prioritaires de porter ? Quel est votre projet, votre vision pour la France ?

Réveillons-nous ! La paix civile est menacée lorsque trois morceaux de France se font face : les métropoles mondialisées, où se concentrent les innovations, les investissements, les emplois ; les petites villes et les villages, que l’on appelle parfois la France périphérique et qui sont pourtant, selon moi, le cœur battant de la Nation ; des enclaves communautaristes, ghettoïsées, à l’image des territoires occupés qui cernent aujourd’hui la nécropole des rois de France à Saint-Denis. Comment réparer les fractures françaises et réussir à bâtir une nouvelle unité nationale ? C’est l’enjeu politique central pour aujourd’hui et pour demain.


La mission prioritaire des Républicains doit donc être de préparer, entre 2019 et 2021, un projet pour gouverner la France après M. Macron. Ce projet doit être guidé par un objectif stratégique : la réconciliation nationale. Nous sommes la Nation française,nous ne sommes pas une juxtaposition d’individus, une collection de communautés, une addition de tribus.


La réconciliation de la France avec elle-même, afin d’assumer notre identité, notre Histoire, notre destin singulier d’Etat-Nation, puissance européenne et mondiale. Il est vital, à cette fin, d’organiser l’arrêt de l’immigration de masse, d’affirmer l’autorité régalienne de l’Etat, de lutter contre l’islamisation.

La réconciliation des Français entre eux, alors qu’ils se regardent aujourd’hui les uns et les autres avec méfiance, face à face. Cette réconciliation nécessaire sera aussi une libération des Français. La baisse volontariste de la dépense publique doit permettre une diminution des prélèvements sur tous les Français qui veulent travailler, innover, avancer – et transmettre. Retrouvons ainsi le goût de la liberté et de la responsabilité. Appliquons l’adage de Disraeli : conserver ce qui vaut, réformer ce qu’il faut.


Pour ce qui est des « questions de société », ma ligne est claire : je respecte la liberté des personnes mais je ne veux pas, comme législateur, que nous franchissions la barrière qui nous sépare du transhumanisme. C’est pourquoi, à l’automne, comme député, je voterai contre les articles de la loi autorisant la PMA sans père : je ne veux pas que nous basculions dans un monde où des bébés seraient créés sur commande et presque sur mesure. Cette inquiétude m’habite et m’incite à refuser les faux progrès qui seraient, en réalité, à la source de grands malheurs pour l’humanité.


2)  Questionnez-vous la pertinence du modèle UMP comme alliance structurelle de la droite et du centre ?

Si je suis élu président des Républicains, je veux transformer le parti pour qu’il devienne le grand mouvement populaire capable de gouverner la France après M. Macron.


Il ne s’agit pas de « refaire l’UMP » ni même de « reconstruire LR », mais de bâtir, à partir de la situation actuelle, une force majoritaire.


Au plan politique, l’enjeu est de passer d’une situation désastreuse à l’instant t (un score historiquement bas aux élections européennes, qui implique que la plupart des Français regardent aujourd’hui LR comme l’un des petits partis d’hier) à une capacité de conviction, en mai 2022, d’une majorité de Français.


C’est un immense défi que nous ne pourrons relever que si nous savons, sans nous renier, nous élargir. Est-ce possible ? Je le crois, grâce aux idées que nous saurons assumer dans le débat public, aux solutions que nous saurons proposer aux Français, et grâce à une nouvelle organisation. Il ne s’agit donc pas de faire des compromis avec telle ou telle structure, mais de tracer notre propre chemin. A nous de retrouver la capacité de convaincre, qui donne la force de gagner.


3) Diriez-vous que la Droite n’est pas Macron compatible ?

Je ne suis pas « Macron-compatible » et je ne veux pas que LR le soit ! J’ai voté « blanc » au second tour de la présidentielle de 2017. Ce choix fondamental, qui m’a placé dans l’opposition au nouveau président de la République, me donne toute liberté pour préparer l’après-Macron.


LR n’est pas vendre. Nous n’avons ni à nous renier ni à nous rallier. Notre destin n’est pas d’être les supplétifs du macronisme ou du lepénisme. Je suis persuadé que de très nombreux Français sont encore à la recherche d’une nouvelle offre politique, en dehors du faux duel Macron/Le Pen, qui est un vrai duo. A nous de bâtir cette offre politique ! Soyons nous-mêmes, force d’opposition et, plus encore, force de proposition.


4) Quelle gouvernance souhaitez-vous ? Comment voulez-vous travailler avec Sens Commun ? Quelle place faites-vous à notre mouvement dans la structure LR ?

A l’égard de SC, j’entends confirmer la coopération engagée depuis plusieurs années.
Comme secrétaire général délégué de LR en 2018/2019, j’avais apprécié, en particulier, la contribution de Laurence Trochu aux groupes de travail que j’avais animés pour la préparation du projet LR aux élections européennes.

Si je suis élu président des Républicains en octobre prochain, je proposerai une nouvelle organisation avec plus de débats, plus de consultations, plus de votes. Deux points importants me semblent, dès maintenant, être précisés.


1. Je réunirai un Congrès des militants, dès 2020, pour proposer l’adoption de nouveaux statuts. Je propose de supprimer la « primaire » dite ouverte qui y figure encore aujourd’hui. Car je veux redonner aux adhérents LR le droit de choisir, en 2021, notre candidat ou notre candidate à l’élection présidentielle de 2022.

2. La construction de notre projet pour la France, entre 2019 et 2021, doit mobiliser tous les talents. C’est pourquoi je suis favorable à ce que plusieurs sensibilités puissent s’exprimer au sein de LR afin de participer à l’indispensable débat d’idées permettant de bâtir, pas à pas, notre projet de gouvernement. C’est dans ce cadre que s’inscrira la place de SC au sein de LR, dans nos différentes instances.

Pour en savoir plus (parcours, livres, tribunes, interviews…) : www.larrive.fr

Profession de foi de Guillaume Larrivé

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