A l’heure où le gouvernement prépare la -nécessaire- réforme des retraites, la reconnaissance du rôle des parents doit être une priorité, sans quoi le gouvernement scierait la branche sur laquelle notre système repose.

Or le rapport Delevoye envisage de supprimer les trimestres dont bénéficient les femmes lorsqu’elles mettent au monde un enfant. Les mères de familles sont alors les grandes perdantes de ce projet de réforme, et ce dès le premier enfant. L’effet de ce nouveau régime de retraite sur les pensions serait encore pire pour les mères avec deux enfants. Quant aux suivants, le rapport envisage la suppression pure et simple de 10% dont bénéficient les familles nombreuses aujourd’hui ! En « échange », il prévoit de bonifier de 5% la retraite de la mère pour chaque enfant mis au monde, créant ainsi une grave injustice.

En effet, il est inacceptable de bonifier la retraite d’un parent en pourcentage, lésant gravement les mères aux petits salaires mais aussi celles qui ont des carrières incomplètes, le plus souvent parce qu’elles ont mis au monde de nombreux enfants.

Il est donc légitime, à l’heure de leur retraite, que justice soit faite et que la contribution des parents à l’effort national soit reconnue par une rémunération consentie au prorata du nombre d’enfants qu’ils ont eus.

Chacun cotise non pour lui-même, mais pour financer la retraite de la génération précédente. Pour qu’il y ait des pensions demain, il faut donc une génération d’enfants qui naissent, grandissent, travaillent et croient suffisamment en l’attractivité de la France pour s’investir et y demeurer.

La génération de cotisants de demain se prépare de deux façons :

  • Chaque Français, par son travail et proportionnellement à son salaire, contribue à l’émergence de cette nouvelle génération en finançant via ses cotisations sociales et ses impôts, des maternités, des écoles, des hôpitaux, des routes, des universités…
  • Les parents donnent vie à un ou plusieurs enfants, les élèvent, leur permettent d’arriver à maturité et de s’insérer socialement. Plus la fratrie est nombreuse, plus les frais engagés sont lourds et moins les parents peuvent épargner alors qu’ils participent plus que d’autres à la pérennité du système.

Un système de points fixes attribués pour chaque enfant né et élevé permettrait de remédier à cette inégalité et de ne pas décourager les futurs parents d’avoir tous les enfants  qu’ils désirent.

En cette période de concertation, il est encore temps de réajuster le projet de réforme de retraite sans quoi l’effort demandé aux familles deviendra insupportable. La paix ne se bâtit jamais sur l’injustice.