Depuis des semaines, le peuple français crie qu’il ne veut pas mourir. Il ne veut mourir ni économiquement, ni socialement, ni culturellement. Il ne veut pas mourir en tant que peuple et réclame pour cela une justice sociale aux multiples doléances à travers lesquelles se manifeste un instinct de conservation qui s’appelle la France.
Après des réponses techniques qui n’ont pas satisfait, Emmanuel Macron lance aujourd’hui un grand débat. Après avoir méprisé les maires, il compte désormais sur eux pour en être les organisateurs. Après avoir voulu un débat bioéthique apaisé, il laisse la Députée Caroline Janvier annoncer en ce moment même les conclusions d’un rapport favorable à la PMA dans lequel son rapporteur Jean-Louis Touraine écrit, en page 76 du dit rapport, à propos des réserves émises sur la PMA : « Le rapporteur, s’il estime toutes ces opinions respectables, ne les juge pour autant pas toujours recevables ».
Comment dès lors s’étonner que le réveil citoyen se fasse dans la douleur ? Les contributions au grand débat ne seront-elles recevables que si elles correspondent à la politique d’Emmanuel Macron ?
Le conservateur, lui, n’est pas l’homme des révolutions mais des réformes. En tant que Mouvement Conservateur, Sens commun est attaché à l’autorité, à la responsabilité et à la liberté. L’objectif est d’établir une société durable et nous partageons ce sentiment que les choses bonnes telles que la paix, la concorde, la justice, peuvent être facilement détruites. On reproche au Président un excès d’autorité. Nous lui faisons plutôt le reproche de se tromper gravement sur ce qu’est l’autorité. Lors de son discours à La Villette, il énonçait ainsi son projet : « Il y a une autorité qu’il faut reconstruire dans une société démocratique, celle de ceux qui savent ». Lui font écho les propos méprisants tenus par Gilles Le Gendre qui, en guise de mea culpa, osait dire que « Le Gouvernement avait été trop intelligent, trop technique, trop subtil ». Le renvoi du Général de Villiers a été prémonitoire. Le face à face entre les deux hommes est très significatif, ce sont deux conceptions de l’autorité qui s’affrontent : le chef arrogant face au chef serviteur.
L’autorité, dans la mesure où elle repose sur l’adhésion volontaire, implique et même présuppose la liberté. Mais la liberté n’est pas un simple droit, elle est un devoir pour chaque citoyen. Il est donc de notre devoir de participer à ce Grand Débat et d’y apporter nos contributions, massivement et inlassablement même si les conditions de la confiance viennent d’être enterrées ce matin. Il est urgent que, dans ce contexte, chacun se demande ce qu’il peut faire pour notre pays afin que les Français puissent parler d’eux en disant « nous » et recréent un lien d’appartenance, une ligne d’obligation qui nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons et que nous voulons transmettre. Depuis sa création, Sens Commun vit l’engagement politique au quotidien comme un service. Avec les Français, nous exprimons une exigence de reconstruction de la Nation, avec eux, pour eux, par eux. C’est de cette manière que nous entendons relever le défi politique actuel.
Laurence Trochu
Présidente de Sens Commun