madeleine_bazin_de_jessey_vpa1_01_1L’apprentissage de la lecture est la clé de voûte de la réussite scolaire de l’enfant. Or 1 enfant sur 5 sort du CP sans savoir correctement lire et écrire. Le parcours scolaire s’intensifiant chaque fois qu’un élève passe en classe supérieure, il accumulera un retard d’autant plus important et d’autant plus difficile à combler.
Le débat autour de l’apprentissage de la lecture, parce qu’il est fortement idéologisé, a longtemps empêché de mettre en œuvre des mesures pourtant simples pour contrer l’illettrisme.

Il serait judicieux de repenser une méthode qui ne supprime pas l’étape fondamentale du déchiffrage, et qui intègre ainsi les deux actions requises pour bien lire : déchiffrer et accéder au sens. Un bon lecteur, c’est celui qui comprend le sens de la phrase qu’il est en train de lire.

Évaluer systématiquement les résultats obtenus permettrait également d’ajuster ou d’améliorer la méthode pédagogique des établissements tout en remédiant au plus tôt aux difficultés des élèves. Enfin, le nombre d’heures consacrées à l’apprentissage de la langue n’a cessé de chuter ces dernières années (23h en 1900 ; 15h en 1970 ; 10h aujourd’hui) : il est impératif de consacrer plus de temps aux matières fondamentales.

Par ailleurs, le rôle de l’enseignant étant primordial, nous proposons la mise en place d’une formation spécifique pour ceux qui souhaitent se consacrer aux classes de CP, pour qu’ils deviennent des spécialistes du lire-écrire-compter. Il est également important d’impliquer les parents, qui sont les premiers éducateurs de l’enfant, et qui doivent les faire lire.

Cet enjeu de la maîtrise de notre langue engage l’avenir de notre pays. Un enfant illettré ne forgera pas son libre-arbitre et son esprit critique au fil de ses lectures. Il sera d’autant plus vulnérable aux manipulations complotistes ou sectaires, et sera spolié de son droit le plus fondamental : avoir accès à la culture de son pays et à la mémoire de ses pères.

Voilà donc quelle doit être notre ambition : rendre à nos enfants le droit d’agir et de penser plus tard en hommes libres !