TRIBUNE – Les dérives engendrées, dans le BTP, par la directive Bolkestein, n’ont en rien disparu. Or des solutions existent, plaident Madeleine de Jessey, Roch Brancour et Vincent You*.

La France compte aujourd’hui plus de 230.000 travailleurs détachés, soit trente fois plus qu’il y a quinze ans, auxquels il faudrait ajouter le même nombre de travailleurs détachés de manière illégale. À l’origine de ce phénomène, la directive Frits Bolkestein, adoptée en 1996 et modifiée en 2006, qui permet qu’un travailleur détaché d’un pays de l’Union européenne soit payé au salaire minimum du pays dans lequel il est envoyé, mais que ses cotisations sociales demeurent au tarif de son pays d’origine. L’employeur peut ainsi embaucher un travailleur détaché à moindre coût: si les cotisations patronales s’élèvent à 30 % des salaires versés en France, elles atteignent seulement 23 % au Portugal, et 18 % en Pologne. Ce contournement des cotisations sociales génère un trou abyssal dans le système de protection sociale français: un rapport de la Cour des comptes évaluait récemment le coût de la fraude sociale, via les …

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(*) Vincent You, maire adjoint d’Angoulême et initiateur de la Clause Molière, Roch Brancourt, maire adjoint d’Angers, et vice-président de la région Pays-de-la-Loire et Madeleine De Jessey, porte parole de Sens Commun