Il y a trois mois, nous rencontrions Caroline Carmantrand, afin de parler de son rôle de maire adjointe à la famille et à la petite enfance à Asnières. Alors que Caroline vient d’être élue au poste de Présidente de la Commission Famille et Action Sociale au Conseil Régional d’Ile-de-France, nous vous proposons de redécouvrir cette interview pour mieux cerner la personnalité de cette femme de terrain.

Sens Commun, c’est aussi une centaine d’élus qui agissent pour vous chaque jour en France. Nous vous proposons d’aller à leur rencontre et de découvrir leur action au service du bien commun. Exemple à Asnières dans les Hauts-de-Seine avec Caroline Carmantrand, 45 ans. Moins de deux ans après son élection, cette mère de famille devenue maire adjointe à la famille et à la petite enfance revient sur son expérience d’élue Sens Commun.

Pourquoi vous êtes vous engagée en politique ?

Après le vote de la loi Taubira, j’étais abasourdie. Je ne me sentais pas représentée par cette classe politique. Lors des municipales, je suis allée voir le candidat UMP dans ma ville et je lui ai dit à quel point j’étais effondrée de voir quelle société nous allions laisser à nos enfants et que je ne pouvais m’y résoudre. Il m’a répondu « Très bien, à vous de jouer, je vous prends sur ma liste ». Je n’y croyais pas vraiment mais j’ai foncé : j’avais l’occasion d’arrêter de râler dans mon canapé et d’aller moi-même défendre mes idées. Et j’étais d’autant plus sereine que nous étions dix sur la liste à partager les valeurs de Sens Commun.

En deux ans, que s’est-il passé ?

 Mon déclic politique étant dû à la loi Taubira et à l’importance de la famille, j’ai réussi à mettre en place avec l’aide de ma conseillère municipale, Christine du Mesnil, à Asnières des préparations au mariage civil. Beaucoup de couples n’ont pas conscience de l’engagement que représente le mariage. Devant l’augmentation des familles monoparentales et la précarité dans laquelle celles-ci se retrouvent souvent, il nous est apparu indispensable d’offrir aux futurs époux la possibilité d’approfondir leur préparation et de s’engager en toute connaissance de cause. Le but est de sceller une union durable. Pour cela, nous avons mené un partenariat avec l’association Cap Mariage. 33 couples ont été formés en 2014 et le chiffre devrait augmenter cette année. Les retours sont très positifs et de nombreuses villes aux alentours d’Asnières sont en train de mettre en place ces préparations.

Autre exemple : avec plusieurs autres élus Sens Commun, nous avons favorisé la création d’une école Espérance Banlieues sur le modèle de celle de Montfermeil (uniforme, levée des couleurs, classe à petits effectifs, transmission des codes pour pouvoir s’insérer dans la société française…). Le cours Antoine de Saint-Exupéry a ouvert ses portes à la rentrée 2015 et accueille plus d’une cinquantaine d’élèves. Cela répond à une vraie désespérance de certaines familles et participe à la liberté des parents dans le choix de l’école de leur enfant.

Que souhaitez-vous dire à ceux qui hésitent encore à s’engager ?

Il faut y aller ! Oui, le monde politique est difficile. Mais ce n’est pas en restant à la porte que nous le changerons. Nous sommes dans un rapport de force qui se joue sur deux tableaux. D’abord, notre nombre global : plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus et plus nous serons écoutés. Ensuite, notre nombre d’élus : plus nous serons investis, plus nous agirons concrètement et plus nous changerons la politique. Nous n’avons pas tous le temps d’être sur le terrain. Mais soutenir concrètement les élus qui partagent nos valeurs, par l’adhésion notamment, est la meilleure façon de leur permettre d’être écoutés et respectés.

Petit à petit, si l’élu Sens Commun se distingue, nous convaincrons de plus en plus de monde. C’est pour cela que, plus que les autres, il doit rendre compte à ses électeurs de son action et de sa manière d’être. Nous ne devons pas renier nos convictions  ou faire du clientélisme pour assurer notre réélection. Alors bien sûr, il s’agit de petites choses, à l’échelle d’une ville ! Mais notre combat est le même au niveau national : unissons nos forces et élisons de nouveaux élus. Je crois en l’Homme : je crois que nous pouvons faire changer les choses. Sinon, ça ne sert à rien de faire de  la politique !

Et pour la suite ?

Mon prochain combat est de mettre en place un vrai soutien à la parentalité grâce à des associations reconnues afin de soutenir les familles dans leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants. Cela va prendre du temps mais l’action politique s’inscrit dans la durée. Et j’y crois dur comme fer.