Le projet de loi immigration a été adopté. Regardez avec moi, ce que les médias ne vous diront pas : toute la droite a voté ensemble, comme un seul homme, sans qu’il manque une voix. Pourquoi ?

C’est bien simple : parce que si ce projet de loi n’apporte pas les bonnes réponses, il pose les bonnes questions. Enfin ! Enfin le sujet de la préférence pour les citoyens français est mis sur la table !

C’est le cœur même de ce qui distingue la vision politique de la droite, de celle de la gauche. La gauche s’est enferrée dans un universalisme trompeur : elle considère que tout homme est partout chez lui et peut disposer des mêmes droits sans avoir rien fait pour les obtenir. La droite, elle, croit à la famille, à la Cité, à la Nation, au mérite. Être membre d’une communauté nationale, c’est entrer dans une grande famille : cela suppose un héritage, une éducation, le maintien et le respect de certaines règles, et la culture du mérite.

C’est pourquoi ce que l’on appelle aujourd’hui « la préférence nationale » n’est rien d’autre que le principe élémentaire de la citoyenneté, auquel les Conservateurs sont attachés depuis toujours. Voilà pourquoi, au-delà des partis et des clivages, l’adoption du texte fait progresser la bataille idéologique, plus que jamais nécessaire, de la droite : il s’agit ni plus ni moins de refaire une Nation, avec ses frontières, ses exigences, et sa fraternité intérieure.

Le combat sera encore long et rude. Car cette loi ne va rien changer dans les faits, et c’est au référendum que nous devons en appeler.

Grâce à l’action des Républicains au Sénat et dans la CMP – qui sont allés bien plus loin que leur dernier projet à la Présidentielle – la loi est bien meilleure que le projet initial.

Mais cette loi conserve 3 défaillances fondamentales.

  1. La première, c’est que la préférence nationale qu’elle commence à réaffirmer, passera difficilement la barrière du gouvernement des juges, c’est à dire du Conseil constitutionnel. Sur la base d’une idéologie universaliste qui trahit notre propre Constitution, le Conseil constitutionnel pourrait – comme le Président de la République et Gérald Darmanin eux-mêmes l’ont appelé à le faire ! – censurer les dispositions les plus importantes de cette loi. Ce serait bien sûr un scandale démocratique, qui ne peut être surmonté que par le référendum sur l’immigration que nous appelons de nos vœux depuis toujours.
  2. La deuxième, c’est que cette loi reste largement insuffisante. Tout d’abord, parce qu’elle ne remet pas fondamentalement en cause le droit du sol, comme le Mouvement Conservateur le réclame.  Les Français de papier vont donc continuer à se multiplier, et il sera bien difficile, voire impossible, de vérifier qu’ils sont aussi des Français de cœur. Ensuite, parce qu’elle maintient le regroupement familial. Les conditions ont été renforcées, mais pour mettre fin aux flux migratoires auxquels nous n’arrivons plus à faire face, c’est l’arrêt du regroupement familial qu’il fallait voter.
  3. La troisième, c’est que cette loi est imprégnée de l’idéologie du en même temps. En effet, elle prévoyait la régularisation automatique de tous les clandestins qui travaillent, disposition que les Républicains ont soumise à l’accord du gouvernement.

Mais qui peut croire que l’accord de ce gouvernement sera une vraie barrière aux régularisations ? Ce sont donc encore des centaines de milliers de Français de papier qui vont être fabriqués dans les prochaines années.

C’est donc une loi très insuffisante, une loi inefficace qui a été votée. Une loi qui pose les bonnes questions, et qui a l’immense mérite, avec la préférence nationale, de briser un tabou de la gauche universaliste. Mais une loi qui n’apporte pas la moitié des réponses !

Pour cette raison, avec les Conservateurs, je renouvelle mon appel à un référendum populaire sur ce sujet. C’est le peuple qui doit être consulté sur son destin, et lui seul peut obtenir ce que les juges n’accordent pas au législateur : le respect de ses droits.