Sabine Faivre a annoncé la semaine dernière sa démission de Sens Commun après la lecture d’un document de travail réalisé par l’équipe Famille du pôle Études. En tant que responsable du pôle Études, je tiens à répondre aux critiques soulevées, qui pourraient injustement jeter le discrédit sur les travaux d’une équipe de plus de cent personnes.

Le pôle Études travaille sur de nombreux sujets, ceux-ci sont listés sur le site internet de Sens Commun et ont vocation à être débattus avec nos adhérents. Nos premières sessions d’ateliers, qui se sont déroulées en octobre dans plusieurs villes de France sur le thème de l’Éducation, ont démontré notre volonté de faire participer chacun au débat.

Pour débattre, il nous faut de la matière : c’est ce travail que le pôle Études réalise. Son rôle est, comme son nom l’indique, d’étudier les dossiers de fond en comble, d’examiner toutes les options pour pouvoir émettre à terme des propositions construites et constructives.

Ayant demandé à intégrer l’équipe Famille, Sabine Faivre a naturellement reçu une partie des travaux en cours. Je suis attristé du faux procès qu’elle en fait : les citations rapportées sont hors contexte et présentées comme des conclusions définitives alors qu’il s’agit de discussions non achevées et non validées. Le document qu’elle évoque, comme bien d’autres, nourrissent simplement la réflexion et le débat de nos équipes en interne. C’est uniquement au terme de ce travail d’exploration que le pôle Études présentera au bureau exécutif de Sens Commun un rapport et que ce rapport fera l’objet d’une validation. Et c’est uniquement si le bureau valide les propositions émises qu’elles seront portées publiquement et politiquement.

Ce point établi, je tiens tout de même à rétablir la vérité sur certaines affirmations de Sabine Faivre. Contrairement à ce qui est rapporté, la ligne de Sens Commun sur la PMA et la GPA est extrêmement claire et inchangée et je vais donc citer ici la phrase complète du document en cause : « La PMA en France doit être réservée aux couples homme-femme stables et médicalement stériles ; la GPA doit rester interdite en France et la France doit œuvrer au plan international pour que le trafic de mères et d’enfants recule ».

En ce qui concerne la loi Taubira, là aussi, la position de Sens Commun reste inébranlable : nous demandons son abrogation parce que c’est une loi mauvaise qui mène tout droit à une marchandisation de l’être humain et nous considérons que le mot mariage traduit l’union d’un homme et d’une femme, pilier de la société. Maintenant, il ne faut pas se tromper de combat et se perdre dans une lutte sémantique alors que l’enjeu est plus important qu’une bataille de mots. L’enjeu, la priorité absolue, c’est la protection de l’enfant et donc la remise en cause de la filiation permise par la loi Taubira. Il faut empêcher l’instauration de ce “droit à l’enfant” qui est une folie et pour l’empêcher, il faut donc abroger la loi Taubira puisqu’elle y mène tout droit. Mais on ne peut pas faire table rase du passé et ignorer les situations humaines créées par cette loi. Il faudra donc proposer ensuite un nouveau texte, qui tienne compte de ces situations et y réponde du mieux possible – tout en restant d’une fermeté absolue sur la protection du droit des enfants. L’union civile est une option qu’il faut étudier au même titre que d’autres propositions visant à permettre une prise en compte des situations créées par la loi Taubira. De nombreuses équipes d’avocats travaillent en ce moment sur la question de l’abrogation de la loi et ses modalités concrètes. Nous verrons alors quelle option est envisageable.

L’une des règles d’or du pôle Études de Sens Commun est d’étudier toutes les possibilités afin de comprendre les oppositions éventuelles, infirmer ou confirmer nos travaux, affiner notre argumentaire. Si nous avons peur de nous remettre en question dans notre recherche du bien commun, alors il ne faut pas nous mettre au service des autres qui est fondamentalement la vocation de l’engagement politique. Restons humbles et ancrés dans le réel devant la montagne à gravir !

Marc Leroy, responsable du pôle Études