Parce qu’il n’a pas les moyens de faire du « social », le gouvernement socialiste dégaine sa solution habituelle : il fait du sociétal. Après le débat sur la loi Taubira qui a divisé et continue de diviser les Français, place à un nouveau débat sur la question de l’euthanasie.

François Hollande souhaite une loi sur la fin de vie qui, explique-t-il, fasse plus consensus que la loi actuellement en vigueur. 
Pour rappel, la loi en question est celle du 22 avril 2005 « relative aux droits des malades et à la fin de vie ». Elle refuse l’euthanasie, sous quelque forme que ce soit, et défend les soins palliatifs. Cette loi a été votée à l’unanimité : comment faire plus consensuelle ? 
Le gouvernement lui reproche de ne pas être entièrement satisfaisante. Comment pourrait-elle l’être, alors que les mesures qu’elles préconisent ne sont pas appliquées ? Que se passe-t-il aujourd’hui ?

1/ Les députés Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) ont rendu au président de la République un rapport le 12 décembre 2014 et le gouvernement doit proposer une loi courant 2015. 
Ce rapport propose la sédation terminale, ce qui est une forme d’euthanasie. 
La sédation terminale est différente de la sédation en phase terminale :
– sédation terminale : haute dose de sédatif (l’hypnovel) injectée d’un seul tenant qui provoque un non retour chez le patient.
– sédation en phase terminale : injection d’hypnovel à petites doses à un patient dont la douleur ne peut être soulagée autrement. Il est plongé peu à peu dans le coma où il ne ressent plus la douleur. 
La différence est que cette action est réversible : le patient peut être réveillé et la durée de vie n’est pas affectée. 
2/ Le 21 janvier avait lieu à l’Assemblée nationale un débat sans vote sur la fin de vie, alimenté par les conclusions du rapport Leonetti-Claeys. 
3/ Parallèlement, les Écologistes ont proposé une loi « visant à assurer aux patients le respect de leur choix de fin de vie », discutée à l’Assemblée nationale le 29 janvier. Leur position est claire : oui à l’euthanasie et au suicide médicalement assisté. 
La position soutenue par les Ecologistes fera du bruit mais a peu de chances d’être adoptée. Elle risque en revanche d’occulter le danger réel issu des conclusions du rapport Leonetti-Claeys qui, même si cela n’est pas dit clairement, ouvre la voie à l’euthanasie et au suicide assisté. M. Valls n’a-t-il pas déclaré, en décembre dernier, que « l’important est qu’on avance », quitte à le faire « par paliers progressifs » et en surmontant les « conservatismes » ?

La position de Sens Commun

Nous tenons à rappeler que l’interdiction de donner la mort est l’un des fondements de notre société et qu’il est inacceptable de remettre ce fondement en cause. Notre positionnement est clair et restera inébranlable : OUI aux soins palliatifs, NON à l’acharnement thérapeutique, OUI aux soins permettant de soulager, NON à un dispositif qui reviendrait à tuer le patient. 

Fruit d’un consensus parlementaire inédit, la loi du 22 avril 2005, dite « loi Leonetti », doit être appliquée. Il faut lui donner les moyens d’atteindre ses objectifs plutôt que de créer de nouveaux dispositifs législatifs conçus dans l’émotion et la division et menant tout droit à une légalisation extensive de l’euthanasie. 
Pour en savoir plus :
Proposition de loi des Ecologistes : http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/respect_choix_fin_vie_patients.asp
Loi du 22 avril 2005 : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=FEC8ACD4414679DA842C467B9929475E.tpdjo02v_3?cidTexte=JORFTEXT000000446240&categorieLien=id
Rapport Leonetti-Claeys : http://www.elysee.fr/assets/Uploads/Rapport-et-proposition-de-loi-creant-de-nouveaux-droits-en-faveur-des-malades-et-des-personnes-en-fin-de-vie.pdf