eg marseilleC’est quelques semaines après la rentrée scolaire et en plein cœur de Marseille que se sont retrouvés adhérents, sympathisants de Sens Commun ou simples curieux pour venir réfléchir sur l’Education, 2e thématique de nos États généraux de le Droite et du Centre, dont la programmation avait été préparée par l’historien Louis Manaranche.

Les deux tables-rondes du matin ont été brillamment animées par Jean-Paul Mongin, délégué général de SOS Éducation. Lors de la première d’entre elles, “Pourquoi enseignons-nous ?”, le sénateur Jacques Grosperrin, député du Doubs, a évoqué notamment la difficulté actuelle qu’a l’école à transmettre un sentiment d’appartenance à une histoire commune.Puis le philosophe Jean-Noël Dumont a dégagé trois missions que l’école devait selon lui poursuivre : transmettre en émerveillant, faire découvrir à l’élève ses propres capacités et renouveler la société. Enfin l’essayiste et professeur de lettres Jean-Paul Brighelli a insisté sur les comportements inacceptables qui se déroulaient au sein de nos écoles et mettaient à mal l’autorité légitime de l’enseignant avec la complicité de l’éducation nationale.

La seconde table-ronde abordait quant à elle la réformabilité de l’école. Jean-Marie Blanquer, directeur général de l’Essec, qui n’avait pu être présent, avait toutefois répondu à nos questions lors d’une interview filmée. A la place d’un collège unique, celui-ci souhaite promouvoir un collège commun qui assurerait une véritable personnalisation des parcours individuels, notamment grâce à des groupes de niveau.

Le sénateur Patrick Hetzel a rappelé la nécessité de revenir aux valeurs fondamentales de l’exigence, du travail et du mérite. Contrairement à ce que l’on entend, l’éducation nationale est pour lui réformable.

Anne Coffinier, directeur général de la Fondation pour l’école, nous a ensuite exposé l’objectif de cette fondation : “passer d’une école comptable des moyens et irresponsable des résultats à une école libre des moyens et comptable des résultats”. Elle s’est également étonnée que l’on n’ose plus rappeler la nécessité pour un pays de susciter des élites. Enfin, Olivier Vial, président de l’UNI, a évoqué la question de l’échec scolaire ainsi qu’une réalité qui a beaucoup fait réagir : « La première cause de harcèlement à l’école, c’est le fait d’être bon élève. Cette inversion des valeurs est inadmissible. »

Après un déjeuner au soleil sur les terrasses du Vieux Port, les participants ont repris le travail l’après-midi : Valérie Boyer, députée des Bouche-du-Rhône, a témoigné sur le casse-tête qu’a constitué pour les maires la mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires. Nous nous sommes ensuite répartis en ateliers pour que chacun puisse faire remonter ses idées et contribuer ainsi aux propositions du mouvement. Les sujets étaient nombreux : harcèlement scolaire, relations avec les parents, revalorisation du statut des enseignants, autonomie des établissements, réussite scolaire, etc. Au terme de ce temps de travail, chaque groupe est venu présenter ses propositions. J’ai tenu à clore cette journée par un éloge des enseignants, « semeurs d’émerveillement ».

En attendant les vidéos des interventions et les travaux de cette journée, je vous propose de découvrir la synthèse du premier forum de ces Etats généraux qui s’est tenu à Lyon en juin dernier sur le thème « Culture et Identité » !

Madeleine de Jessey,

Porte-parole de Sens Commun