Le gouvernement a annoncé hier en présentant son projet de budget pour 2015 deux très mauvaises nouvelles pour les familles qui attendent un enfant : une nouvelle réduction du congé parental, limité désormais à 18 mois par parent, et une réduction de la prime de naissance au deuxième enfant.

La loi sur l’égalité homme-femme (4 août 2014) prévoyait que les parents de bébés qui naîtraient à compter du 1er octobre 2014 ne pourraient prendre que deux ans et demi de congé parental au lieu de trois, les six derniers mois étant réservés au deuxième parent ou perdus. Les décrets d’application de cette loi n’ayant pas été publiés à ce jour, les parents d’enfants qui vont naître dans les tous prochains jours sont dans le flou le plus complet, les Caisses d’Allocation Familiales étant bien incapables de les informer.

Mais le gouvernement envisage maintenant des mesures plus drastiques encore : le congé parental sera réservé pour moitié à chaque parent, soit 18 mois pour la mère et 18 mois pour le père. Sous couvert de plus d’égalité entre les hommes et les femmes, il s’agit en fait de priver d’allocation toutes les familles dont les pères ne pourront pas prendre leur part du congé. Le gouvernement envisage de faire ainsi 300 à 400 millions d’euros d’économie. Comme la CNAF a annoncé début septembre qu’en raison des réductions budgétaires elle serait dans l’impossibilité de créer les 100.000 places de crèches prévues, il s’agit de faire des économies de façon odieuse : on supprime aux parents l’allocation de congé parental mais on ne leur assure en aucune façon une possibilité de mode de garde de remplacement.

Quelques 600.000 parents prennent chaque année un congé parental. C’est le cas d’une mère sur deux à la naissance de son deuxième enfant et de 80% des mères à la naissance du 3ème enfant. Dans 73% des cas, les mères de deux enfants restent en congé parental jusqu’aux 3 ans de l’enfant et dans 87% des cas pour un troisième enfant (source CNAF). Toutes ces familles vont donc être très largement pénalisées par cette réforme.

Le gouvernement envisage en outre de diviser par trois la prime de 930€ actuellement versée à la naissance du deuxième enfant. Là encore, 200 millions d’économies sont attendus. Il s’agit donc bien de priver les classes moyennes de cette allocation, qui n’est de toute façon pas versée aux familles les plus aisées.

Sens Commun dénonce fortement ces attaques d’autant plus injustes que ce sont avant tout les familles modestes, les classes moyennes et les familles nombreuses qui recourent le plus au dispositif du congé parental.