… et torpille les propositions de la droite

Ce jeudi 7 décembre était un jour très attendu pour les partis d’opposition : celui de la fameuse “niche parlementaire” dont l’ordre du jour est fixé par des groupes minoritaires.

M. Darmanin ayant mis l’immigration sur la table des débats, avec son projet de loi dont je condamne le coupable “en même temps”, le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale avait décidé de mettre au vote la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968. Ce traité accorde aux Algériens des conditions très avantageuses pour l’immigration en France : titres de séjour facilités, regroupement familial simplifié, prises en charge financières favorables, liberté d’immigrer pour des raisons professionnelles…

Force est de constater que plus de 60 ans après son indépendance, l’Algérie vit encore aux crochets de la France. La diaspora algérienne en France y représente autour de 3 millions de personnes. Les Algériens constituent aussi la nationalité étrangère la plus représentée dans les prisons françaises, et 41,6 % des Algériens de plus de 15 ans vivant en France sont chômeurs ou inactifs. C’est là une étonnante conception de l’indépendance. 

Plus encore, cela pose un sujet d’équité : c’est inéquitable pour les étrangers en provenance d’autres pays, qui souhaitent venir travailler en France sans perturber l’ordre public, et qui ne bénéficient pas des mêmes avantages.  Mais surtout, c’est injuste pour les Français eux-mêmes, lorsqu’ils se trouvent en concurrence sur le marché de l’emploi : plus de 5 millions de Français sont au chômage. Enfin, que dire quand, sur le sol même du pays, tant d’Algériens se comportent avec mépris pour la terre qui les accueille, ses traditions, ses coutumes, ses emblèmes et son Histoire ?

Il s’agit donc d’une véritable injustice, d’un anachronisme auquel il est urgent de mettre fin. 

C’est ce que le texte présenté par Les Républicains visait à faire ! Je m’apprêtais, ce soir, à saluer l’union de la droite autour de ce texte qui mettait d’accord tous les partis, du Rassemblement national jusqu’à Horizon d’Edouard Philippe. Mais le texte a été rejeté, et il est capital de comprendre comment. Avec 151 voix contre et 114 pour, il a manqué 36 voix.

Où était Marine Le Pen, Présidente du groupe RN ? Elle n’a pas voté ! 

Non seulement elle était absente, mais elle n’a pas mobilisé ses élus : sur 88, seuls 48 députés ont exprimé leur voix. Où étaient les 40 autres, qui auraient pu et dû faire basculer le vote ? 

Où était le Rassemblement national, en cette occasion si attendue, dont même le Président de la République craignait le résultat, lui qui avait pris la peine la veille, par voie de presse, de le conjurer en déniant le pouvoir du Parlement !

Sur le sujet de l’immigration, Marine le Pen se rend ainsi coupable de haute trahison vis-à-vis de ses électeurs. Elle se rend coupable devant l’Histoire, devant la France tout entière alors que chaque jour, nous dénombrons des crimes en lien avec l’immigration.

Quel sentiment peuvent avoir les Français qui ont porté au Parlement 88 députés du RN, s’ils sont absents le jour d’un vote aussi important !

Il faut en tirer les conséquences. La prochaine élection est celle des Européennes. Son enjeu est de réformer l’UE de l’intérieur, face au risque migratoire. Le Rassemblement national vous décevra, car il ne veut plus réformer. Ne vous y trompez pas : dans le scrutin européen du 9 juin prochain, le vote du changement et de l’opposition à l’immigration n’est pas le vote pour Jordan Bardella, mais le vote pour la liste d’union des conservateurs, menée par Marion Maréchal.