Un aveu de faiblesse face aux chiffres record de la baisse de la natalité et de la hausse du nombre d’avortements

Triste paradoxe : L’année où la France connaît la pire baisse de sa natalité depuis la Seconde Guerre mondiale avec 678.000 naissances, – 6,6 % en un an, elle enregistre une hausse record du nombre d’avortements, 234 000 en 2023. Emmanuel Macron, Président du en même temps, déplore la première situation, évoque l’infertilité et annonce des mesures pour y remédier en janvier, tout en favorisant en février la seconde avec son projet de loi pour « graver la liberté des femmes à recourir à l’IVG dans le marbre de la Constitution ». Un engagement qu’il a pris pour, selon lui, rendre plus difficile la remise en cause, voire l’abolition, du droit à l’avortement par des gouvernements futurs. Les progressistes français de tous bords abondent dans son sens par l’instrumentalisation des discours de groupuscules de propagande anti-IVG, se saisissant d’une actualité américaine avec laquelle aucun parallèle n’est pourtant pertinent.

Un aveu de faiblesse face à l’incapacité d’Emmanuel Macron à gouverner

« Sanctuariser le droit à l’avortement » est ainsi devenu en ce début d’année un dossier prioritaire pour
le gouvernement par la voix de Catherine Vautrin, Ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités, farouchement opposée à ce même projet de loi en 2017 dont elle avait réclamé la censure aux côtés de Christian Jacob et d’Éric Ciotti. Placé sous la tutelle du Garde des Sceaux, celui-ci fait du projet un combat contre les prétendus courants qui pourraient « mettre drastiquement à mal le droit des femmes à disposer de leur corps ». En remplaçant malicieusement le mot « droit » par celui de « liberté », Éric Dupond-Moretti, a déjà entraîné une partie des sénateurs LR à entrer dans la logique de l’extrême gauche. Bien que son objectif martelé soit « protection de la loi Veil, pas extension », chacun sait que la dernière extension, datant d’il y a à deux ans à peine, allongeait de douze à quatorze semaines le délai légal pour l’avortement.

Quelle est donc l’urgence du gouvernement pour mobiliser pendant des mois un ministère régalien, un ministère renforcé et les trois plus hautes institutions de notre pays ? N’y a-t-il pas en France en 2024 d’autres priorités que de « protéger » une loi que rien ne menace ? Encore une fois, Emmanuel Macron masque, par des projets de lois sociétales, son incapacité à gouverner. La crise de la natalité et de la fertilité, évoquées en janvier, ont été balayées d’un revers de main ; les résultats effroyables du niveau scolaire des élèves français ont été oubliés ; les agriculteurs ont été méprisés ; l’invasion migratoire a été relativisée ; mais l’avortement va être constitutionnalisé !

Un aveu de faiblesse face à l’absence de politique familiale

Au risque de renier la souffrance des femmes, qui touche davantage celles aux revenus les plus faibles, que l’on entend encore trop souvent dire « Je voudrais bien le garder, mais je ne peux pas ». Où sont les projets de loi pour remédier à leur état de détresse ? « C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame » les mots de Simone Veil sont aujourd’hui bafoués. Afin de prévenir ces drames, le Mouvement Conservateur appelle à une revalorisation d’une politique familiale, devenue quasi-inexistante. Une politique familiale qui forme, informe, accompagne, respecte vraiment la liberté des femmes enceintes et celle du personnel de santé en incluant le rétablissement des entretiens pré et post avortement pour que les femmes aient la liberté d’être entendues et d’exprimer leurs souffrances.

Ne nous trompons pas de combat ! En France, ce n’est pas l’accès à l’avortement qui est menacé, mais bien celui de poursuivre sa grossesse pour les femmes sous pressions morales, professionnelles ou économiques. En étant le premier État à inscrire l’avortement dans sa Constitution, la France fragilise la clause de conscience des professionnels de santé ainsi que la liberté d’expression et de communication à ce sujet. Il s’agit donc d’une régression démocratique à laquelle le Mouvement Conservateur ne saurait se résoudre, fidèle à sa devise : protéger, aimer, transmettre.